Valentine Goby et Mme Chombart de Lauwe au LBA

21 Mars 2016

Le mardi 1er mars 2016 de 11h00 à 12h30, nous avons rencontré Valentine Goby, la romancière du roman Kinderzimmer que nous avons lu. Elle était accompagné de Mme Chombart de Lauwe, résistante déportée au camp de Ravensbrück, avec qui elle a travaillé pour réaliser son livre. On a d'ailleurs pu constater qu'elles étaient très complices et qu'elles se comprenaient bien. Mme Goby nous a dit qu'elle se servait des sensations du corps pour transmettre des émotions dans ses différents œuvres littéraires, et que ces nombreux échanges avec Mme Chombart de Lauwe lui avaient permis de traduire la réalité au plus près...

La Kinderzimmer, titre de son livre, renvoie au nom donné à la salle où survivaient les bébés quand les mamans étaient emprisonnées au camp, et c'est justement dans cette structure, unique dans l'histoire terrible des camps de concentration, que la femme résistante a évolué : durant son emprisonnement, elle a dû s'occuper des bébés qui naissaient là-bas, et bien souvent, elle les a vu mourir tellement les privations étaient nombreuses.

Nous avons trouvé que ces deux rencontres étaient très enrichissantes, nous avons pu apprendre de nombreux éléments sur ces événements historiques et sur l'écriture du livre, comprendre les passerelles entre l'Histoire et la fabrication d'un roman.

Article de Claire & Lisa

Le 1^er Mars 2016, Valentine Goby et Marie-José Chombart de Lauwe nous ont rencontrés pour nous présenter leur très belle coopération, à l'origine de l'écriture du roman Kinderzimmer.

Kinderzimmer (signifiant la « chambre des enfants ») est le titre du livre de Valentine Goby inspiré de l'histoire émouvante de Marie-José Chombart de Lauwe, qui y a travaillé lors de la Seconde Guerre Mondiale. Marie-José était une déportée politique à Ravensbrück (camp des femmes) lorsqu'en 1944 elle a dû travailler dans cette « nurserie », qui a été un lieu unique dans les camps. Ce lieu était entièrement dédié aux bébés. Ceux n'ayant plus de mères y étaient gardés et allaités par des déportées qui y travaillaient. Sur à peu près 600 naissances survenues dans ce camp, moins de 50 bébés en sont ressorti vivants... C'est seulement à partir de septembre 1944 que ce "bloc" fut créé. Avant cette création, les déportées étaient obligées d'avorter, et les bébés étaient tués (étranglés ou noyés) devant leur mère. Madame Chombart de Lauwe a dit que dès la naissance, à cause des conditions misérables du camp, ils développaient des visages de vieillards et mouraient très rapidement.

Nous avons été pour la plupart très émus du témoignage de Marie-José Chombart de Lauwe. Impressionnés, nous avons posé plusieurs questions à ces deux femmes, concernant non seulement la vie dans les camps, mais aussi sur la démarche d'écriture de Mme Goby.

Nous vous livrons quelques échanges :

« Madame Goby, comment avez-vous réussi à écrire sur le sujet de la Kinderzimmer ? »

- Le seul moyen que j'ai pour écrire sur les camps est de réinvestir le peu d'expérience physique que j'ai eu (faim, froid) en le multipliant pour que le lecteur s'imagine à la place du personnage vivant dans les camps. » .

Nous avons été particulièrement touchés par cette phrase prononcée par M.J Chombart de Lauwe :

« Toute blessure faite à un humain est faite à l'humanité. »

Constance, Maëlys, Léa M, & Chloé